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Paklenica

Du 14 au 18 avril 2009,

Il est près de 23h lorsque nous débarquons à Zadar, nous partons de nuit à la recherche d'un bivouac un peu hors de la ville. On a trouvé un coin au bord de l'eau, sous les pins mais nous ne sommes pas complètement rassurés car au loin nous apercevons des lumières de phares qui nous semblent un peu louches. Nous avons en fait dormi dans la banlieu chic de Zadar. De belles maisons (ou pas forcement si belles, disons clinquantes) jalonnent le bord de mer. Toute cette frange littorale est mitée par des constructions individuelles hétéroclites ou des programmes immobiliers d'habitats collectifs "luxury" (en France on parlerait de "standing"). Au secours le conservatoire de littoral!
Après les quartiers résidentiels nous revoilà en campagne. Campagne traditionnelle, des champs et des friches. Nous prenons un pique nique de luxe dans le petit port de Razanac : une omelette à la tomate que nous mangeons sur du pain. Les oeufs viennent d'un petit marché paysan rencontré sur la route.

 
Nous passons par un petit détroit entre la mer de Novigradsko et le canal de Velebistki. Un bel ouvrage d'art le franchit. Nous nous arrêtons quelques kilomètres plus loin et bivouaquons au dessus de la jolie route côtière sous un splendide coucher de soleil. Le relief est trop accidenté pour nous permettre de poser nos tentes. Nous dormons à la belle étoile sur une dalle de béton. Ce soir-là le menu est particulièrement élaboré. C'est notre dernier soir tous ensemble avec Mathieu et Letty. Nous confectionnons un couscous à la polenta (très étonnant, les Croates ne connaissent pas la semoule) avec de bon légumes du marché (carotte, céleri rave, persil rave, pois chiche que j'avais mis à tremper toute la journée dans une bouteille). Le dessert est une compote de pommes/bananes agrémentée d'ingrédients surprises que Letty et Mathieu ont dégottés à notre insu : des raisins secs, du rhum et de la cannelle. Qui a dit qu'on ne mangeait pas bien en camping?
 
 
Le lendemain, moins de 10 kilomètres nous conduisent jusqu'au parc national de Paklenica. Le parc est situé dans le massif du Vélébit, j'appprends avec intérêt que les deux canyons qui forment le parc s'inscrivent dans un environnement typiquement karstique qui induit un fontionnement hydrogrphique particulier. Il existe des zones où les cours d'eau sont perennes et quelques sources lorsque le karst est basé sur des sédiments impérméables. Ailleurs c'est un système complexe d'infiltration dans nombre de cavités souterraines. Une grande partie du débit ressurgit directement en mer Adriatique. Je repense à l'Huveaune, un cours d'eau qui m'a occupé trois ans et possède ces mêmes structures kartiques étonnantes et... bien peu connues. La structure géologique particulière permet aussi le développement d'un écosystème riche et varié. Je regrette de ne pas avoir mon guide de reconnaissance des arbres sous la main. Quant à la grimpe, c'est un véritable paradis. Le calcaire, bien adhérent voire abrasif, admirablement sculpté, offre de belles envolées en grandes voies de plus de 300 mètres.
 

Après seulement quelques heures au pieds des voies au fond du canyon, Laetitia et Mathieu doivent déjà nous quitter et prendre le chemin du retour. Nous perdons nos deux petites fées.
 
 
Nous nous installons dans un camping chez l'habitant où nous allons rester trois jours consacrés à l'escalade: une journée couenne, une journée pluie et une journée grande voie. Il faut bien rentabiliser cette corde et ces dégaines qui lestent les sacoches de Pierre. Il lui arrive même, ô sacrilège!, de maudire ce lourd matériel de temps en temps.