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Vers Dubrovnik

24 au 27 avril 2009,

Malheureusement, pas de photo de la presqu'île de Peljesac où nous a débarqué le bac depuis Korcula; elles se sont effacées de la carte mémoire de l'appareil photo, sans que pour l'instant on ne puisse expliquer pourquoi. Pourvu que cela ne se reproduise pas! En descendant du bac, alors que nous pique-niquions en bord de mer, nous avons été abordé par un Californien qui lui aussi voyage en vélo. Il a atterri en Suisse en décembre dernier et a parcouru l'Allemagne, la Suisse, l'Autriche, la République Tchèque avant d'arriver en Croatie. Il poursuit son métier dans le marketing grâce à son ordinateur portable et au téléphone par Internet. En Croatie, il se promène le matin et se met au boulot vers 16h ce qui correspond au moment où les Américains se réveillent, compte tenu du décalage horaire. Nous avons fait une petite photo tous ensemble et sommes repartis chacun de notre côté. La presqu'île de Peljesac nous faisait peur car la carte nous annonçait de sévères côtes jusqu'à 14%. Nous avons tenté de les éviter en prenant une route côtière qui, selon la carte se transformait en piste carrossable et qui  semblait rester le long de la mer. Après avoir effectué les premiers kilomètres goudronnés, nous avons vite déchanté. Lors de la traversée d'un village, des escaliers obligatoires nous ont obligé à  décharger les vélos pour pouvoir les porter. Une heure et demi de sueur pour à peine 200 mètres, c'était cher payé! La piste qui a suivi était à peine carrossable, montait, nous obligeant souvent à pousser nos vélos. Même si c'était bien plus éprouvant que ce que nous pensions, le jeu en valait la chandelle. Nous sommes passés par un secret petit village lové autour d'une plage de galets dans un coin totalement perdu. La vue sur les îles voisines nous faisait presque oublier que nous devions pousser nos vélos. Le lendemain nous sommes repartis à travers des vignes poussant sur des terrasses. Ici, ils n'arrachent pas la vigne comme en France, au contraire ils en plantent au prix de difficiles (mais si charmants) aménagements des pans de montagne escarpés.  Nous avons fini par rejoindre la route principale puis le continent et sa route côtière qui longe toute la Croatie.
Ce soir-là, recherchant désespérément un bivouac à proximité de la route côtière, nous sommes descendus dans un vallon en contre bas. Nous avons découvert un minuscule port bordé d'une plage et adossé à deux maisons. Nous avons été accueillis par le propriétaire des lieux, qui revenait d'une balade en kayak avec sa fiancée croate et deux amis, croates eux aussi. Il nous a dit que cela ne posait aucun problème de monter notre tente dans le petit champs d'à coté et nous a invité à venir prendre un verre une fois que nous serions installés. La trentaine, issu d'une famille juive fortunée, ayant beaucoup voyagé (il nous a parlé d'un périple en Amérique latine en moto, il a vécu en Iran et dans beaucoup d'autres pays semble-t-il) il est tombé amoureux du coin et a rénové une des deux maisons façon bourgeois bohème (cuisine extérieure, terrasse façons atelier d'artiste). Nous avons passé la soirée avec eux, ils nous ont offert de la soupe et de l'enivrante grappa au miel. Nous avons discuté en anglais. Les croates étaient un peu obnubilés par l'argent: discussion sur les salaires, le business, l'achat de propriétés à l'étranger, le prix du mètre carré, ... Ils regrettent que la côte soit envahie par des étrangers qui achètent des propriétés à des prix inaccessibles pour les eux. Mais c'est, selon eux, une contre-partie de l'entrée de la Croatie dans l'Europe.  Par ailleurs, ils était très ouverts, s'intéressaient à l'art, au cinéma, à la photo. On se serait cru dans "Vicky, Christina, Barcelona", le film de Woodie Allen.
 
 
Le lendemain, avant d'arriver à Dubrovnik, nous avons passée un long moment dans l'arboretum de Trsteno à contempler de très nombreuses essences d'arbres de tous horizons. Ça sentait bon le printemps, presque tous étaient en fleur. L'arboretum était situé sur un terrain en pente débouchant sur une falaise qui nous offrait un panorama somptueux sur Mljet, Sipan, Lopud, Kolocep petites îles flottant sur le bleu de l'Adriatique. Un concert de coassements interprété par des grenouilles en pleine période de reproduction, dont les joues se gonflaient démesurément, a agrémenté notre visite. Enfin trois beaux serpents nous ont fait faire de jolis bonds.
 
 
Le lundi a été une journée atypique pour un voyage. Elle a été parsemée d'activités que l'on fait normalement "à la maison": grande lessive le matin, achat d'un faitout dans une quincaillerie, d'un nouveau casque de vélo à l'Intersport de Dubrovnik. Ca nous a fait prendre conscience que cette année, la maison, c'est partout! Évidement, comme la veille, nous avons aussi visité la vieille ville de Dubrovnik, aux rues perpendiculaires, entourée de solides remparts et ouverte sur un petit port. C'est une petite enclave toute consacrée au tourisme, dans les rues se succèdent magasins de souvenirs, de glaces, boutiques de luxe et restaurants. Très peu de Croates y habitent à l'année, tous les volets sont fermés. On nous a donné l'explication : tous les appartements de la vielle ville appartiennent à des étrangers qui viennent pendant les vacances d'été. En fait le Dubrovnik des Croates, c'est celui que nous avons visité en faisant les courses.

Le soir la personne chez qui on loge nous apprend que le lendemain il est prévu "a lot of rain", ça promet pour notre passage en Bosnie.

 

 Remparts de la vieille ville / Volets fermés
 

Impact de balle dans une rue, une des nombreuses marques de la guerre menée dans la ville en 91/92 par l'armée yougoslave.

Beaucoup de toitures ont été détruites à Dubrovnik, mais toutes rénovées avec des belles tuiles offertes par la ville de Toulouse.

Un achat utile: un grand fait-tout pour améliorer le confort du bivouac.