CROATIE
Vers Dubrovnik
Malheureusement, pas de photo de la presqu'île de Peljesac où nous a débarqué le bac depuis Korcula; elles se sont effacées de la carte mémoire de l'appareil photo, sans que pour l'instant on ne puisse expliquer pourquoi. Pourvu que cela ne se reproduise pas! En descendant du bac, alors que nous pique-niquions en bord de mer, nous avons été abordé par un Californien qui lui aussi voyage en vélo. Il a atterri en Suisse en décembre dernier et a parcouru l'Allemagne, la Suisse, l'Autriche, la République Tchèque avant d'arriver en Croatie. Il poursuit son métier dans le marketing grâce à son ordinateur portable et au téléphone par Internet. En Croatie, il se promène le matin et se met au boulot vers 16h ce qui correspond au moment où les Américains se réveillent, compte tenu du décalage horaire. Nous avons fait une petite photo tous ensemble et sommes repartis chacun de notre côté. La presqu'île de Peljesac nous faisait peur car la carte nous annonçait de sévères côtes jusqu'à 14%. Nous avons tenté de les éviter en prenant une route côtière qui, selon la carte se transformait en piste carrossable et qui semblait rester le long de la mer. Après avoir effectué les premiers kilomètres goudronnés, nous avons vite déchanté. Lors de la traversée d'un village, des escaliers obligatoires nous ont obligé à décharger les vélos pour pouvoir les porter. Une heure et demi de sueur pour à peine 200 mètres, c'était cher payé! La piste qui a suivi était à peine carrossable, montait, nous obligeant souvent à pousser nos vélos. Même si c'était bien plus éprouvant que ce que nous pensions, le jeu en valait la chandelle. Nous sommes passés par un secret petit village lové autour d'une plage de galets dans un coin totalement perdu. La vue sur les îles voisines nous faisait presque oublier que nous devions pousser nos vélos. Le lendemain nous sommes repartis à travers des vignes poussant sur des terrasses. Ici, ils n'arrachent pas la vigne comme en France, au contraire ils en plantent au prix de difficiles (mais si charmants) aménagements des pans de montagne escarpés. Nous avons fini par rejoindre la route principale puis le continent et sa route côtière qui longe toute la Croatie.
Ce soir-là, recherchant désespérément un bivouac à proximité de la route côtière, nous sommes descendus dans un vallon en contre bas. Nous avons découvert un minuscule port bordé d'une plage et adossé à deux maisons. Nous avons été accueillis par le propriétaire des lieux, qui revenait d'une balade en kayak avec sa fiancée croate et deux amis, croates eux aussi. Il nous a dit que cela ne posait aucun problème de monter notre tente dans le petit champs d'à coté et nous a invité à venir prendre un verre une fois que nous serions installés. La trentaine, issu d'une famille juive fortunée, ayant beaucoup voyagé (il nous a parlé d'un périple en Amérique latine en moto, il a vécu en Iran et dans beaucoup d'autres pays semble-t-il) il est tombé amoureux du coin et a rénové une des deux maisons façon bourgeois bohème (cuisine extérieure, terrasse façons atelier d'artiste). Nous avons passé la soirée avec eux, ils nous ont offert de la soupe et de l'enivrante grappa au miel. Nous avons discuté en anglais. Les croates étaient un peu obnubilés par l'argent: discussion sur les salaires, le business, l'achat de propriétés à l'étranger, le prix du mètre carré, ... Ils regrettent que la côte soit envahie par des étrangers qui achètent des propriétés à des prix inaccessibles pour les eux. Mais c'est, selon eux, une contre-partie de l'entrée de la Croatie dans l'Europe. Par ailleurs, ils était très ouverts, s'intéressaient à l'art, au cinéma, à la photo. On se serait cru dans "Vicky, Christina, Barcelona", le film de Woodie Allen.
Le soir la personne chez qui on loge nous apprend que le lendemain il est prévu "a lot of rain", ça promet pour notre passage en Bosnie.
Impact de balle dans une rue, une des nombreuses marques de la guerre menée dans la ville en 91/92 par l'armée yougoslave.
Beaucoup de toitures ont été détruites à Dubrovnik, mais toutes rénovées avec des belles tuiles offertes par la ville de Toulouse.
Un achat utile: un grand fait-tout pour améliorer le confort du bivouac.
Ile de Korcula
22 et 23 avril 2009,
Sortie du bateau : nous avons quitté la pluie fine de Slit pour celle de Vela Luka, petit port de l'île de Korcula. Vu la météo, on va chercher une chambre. Pas besoin d'aller très loin, un papy nous accoste : "room, room". C'est le peu d'anglais qu'il connaît. Il insiste pour qu'on le suive... Je me contenterais d'écrire que nos relations avec lui seront assez conflictuelles mais qu'on finira par s'installer dans une chambre (avec accès à une cuisine) de sa grande maison où mamie s'occupe des nombreuses plantes extérieures. C'est très agréable en entrant chez eux de passer sous une "tonnelle" de citroniers, croulant sous les citrons. Le lendemain, le soleil est revenu. Après un agréable petit dej' sur le balcon, nous prenons la route sur cette île qui ressemble à un immense jardin potager où sont cultivés toutes sortes de légumes dans des petits champs au milieu des vignes et des oliviers, un vrai "pays de cocagne".
Pour couronner le tout, nous empruntons une route en balcon, surplombée par des falaises, qui domine une crique secrète. Je suis tout content de parcourir enfin une route avec une vrai vue sur la côte.
Malheureusement, cela ne manque pas, après le pique nique, le ciel s'obscurcit, trois kilomètres avant la ville de Korcula nous nous faisons rincer par une averse. Nous nous réfugions dans un café prendre un chocolat et discuter de la suite des évènements. Qu'il est dur se prendre des décisions quand il pleut et qu'on a peu de visibilité sur la météo à venir. Quasiment tous les croates répondent qu'il ne savent pas quand on leur demande les prévisions météo. Prend-t-on le bateau vers la presqu'île de Peljesac, fuite en avant comme à Split? Ou reste-t-on visiter la ville de Korcula qui semble pleine de charme? Deuxième choix, nous nous trouvons une magnifique chambre chez l'habitant avec vue sur la presqu'île, un vrai petit nid douillet; on s'embourgeoise... Et nous profitons de l'éclaircie de la soirée pour visiter la ville.
Le lendemain matin, le temps est toujoutrs maussade, au lieu de nous lancer dans une grande journée vélo, nous décidons de rester dans notre nid où nous sommes si bien et de faire avancer le site internet. A la mi-journée, le temps s'améliorant, nous sortons faire un petit tour de vélo sur la côte vers le village d'à côté qui, au dire de notre logeur, vaut le détour. Ce n'est pas un village comme on l'entend, mais plutôt un groupe de maisons plus ou moins éparpillées, avec chacune leur carré de vignes ou d'oliviers et dans tous les champs les habitants de Korcula sont en train de bichonner leurs cultures.
Divin accueil à Kristanje
Nous partons aujourd'hui du parc de Paklenica. Direction Dubrovnik, en passant par Split et par l'île de Korcula. Au moins deux journées de vélo de 70 km nous attendent jusqu'à Split. Nous sommes heureux de reprendre la route. Ce matin, ce sont les gouttes de pluie sous la tente qui nous réveillent. Ça commence mal! On remballe tout y compris notre lessive encore mouillée et l'on enfourche nos montures sous un ciel plus qu'incertain. Les paysages défilent. D'abord c'est une campagne arides et pierreuse avec la chaîne montagneuse du Velebit en toile de fond. Pour la première fois nous apparaissent les stigmates de la guerre: un panneau nous indique que le terrain est encore miné et l'on croise des maisons détruites et laissées à l'abandon. En choisissant de ne pas passer par la côte nous avons quitté la Croatie touristique. Plus aucune "zimmer", chambre à louer, plus aucun camping allemand. Dans la première bourgade que nous traversons, Obrovac, l'attitude curieuse des habitants à notre égard prouvent que peu de touristes empruntent notre itinéraire, de nombreux bâtiments de la ville sont en ruines, fenêtres cassées. Nous continuons notre route par une montée difficile de plus de 10km dans une grande forêt de charmes, toujours sous la menace d'une averse. A partir de là, nos seules rencontres sont de paisibles troupeaux de moutons. Ça et là quelques maisons, toutes sans toits, lugubres. Autant de spectres qui nous mettent mal à l'aise dans ce paysage rural et champêtre, qui devrait être paisible.
Avec le père Nikolas devant un tableau représentant son village natal au Kosovo.
Paklenica
Il est près de 23h lorsque nous débarquons à Zadar, nous partons de nuit à la recherche d'un bivouac un peu hors de la ville. On a trouvé un coin au bord de l'eau, sous les pins mais nous ne sommes pas complètement rassurés car au loin nous apercevons des lumières de phares qui nous semblent un peu louches. Nous avons en fait dormi dans la banlieu chic de Zadar. De belles maisons (ou pas forcement si belles, disons clinquantes) jalonnent le bord de mer. Toute cette frange littorale est mitée par des constructions individuelles hétéroclites ou des programmes immobiliers d'habitats collectifs "luxury" (en France on parlerait de "standing"). Au secours le conservatoire de littoral!
Après les quartiers résidentiels nous revoilà en campagne. Campagne traditionnelle, des champs et des friches. Nous prenons un pique nique de luxe dans le petit port de Razanac : une omelette à la tomate que nous mangeons sur du pain. Les oeufs viennent d'un petit marché paysan rencontré sur la route.
Ile de Cres
Du 11 au 13 avril 2009
Bac vers Cres
En haut du premier col / Ville de Cres
Fenêtre de Cres / Bourgeon de figuier / Mouillage à Mali Losinj
Activité ordonnée celeste et désordonnée au bivouac / La récompense est au bout du chemin