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CROATIE

Ile de Korcula

22 et 23 avril 2009,

Sortie du bateau : nous avons quitté la pluie fine de Slit pour celle de Vela Luka, petit port de l'île de Korcula. Vu la météo, on va chercher une chambre. Pas besoin d'aller très loin, un papy nous accoste : "room, room". C'est le peu d'anglais qu'il connaît. Il insiste pour qu'on le suive... Je me contenterais  d'écrire que nos relations avec lui seront assez conflictuelles mais qu'on finira par s'installer dans une chambre (avec accès à une cuisine) de sa grande maison où mamie s'occupe des nombreuses plantes extérieures. C'est très  agréable en entrant chez eux de passer sous une "tonnelle" de citroniers, croulant sous les citrons. Le lendemain, le soleil est revenu. Après un agréable petit dej' sur le balcon, nous prenons la route sur cette île qui ressemble à un immense jardin potager où sont cultivés toutes sortes de légumes dans des petits champs au milieu des vignes et des oliviers, un vrai "pays de cocagne".

Pour couronner le tout, nous empruntons une route en balcon, surplombée par des falaises, qui domine une crique secrète. Je suis tout content de parcourir enfin une route avec une vrai vue sur la côte.


Malheureusement, cela ne manque pas, après le pique nique, le ciel s'obscurcit, trois kilomètres avant la ville de Korcula nous nous faisons rincer par une averse. Nous nous réfugions dans un café prendre un chocolat et discuter de la suite des évènements. Qu'il est dur se prendre des décisions quand il pleut et qu'on a peu de visibilité sur la météo à venir. Quasiment tous les croates répondent qu'il ne savent pas quand on leur demande les prévisions météo. Prend-t-on le bateau vers la presqu'île de Peljesac, fuite en avant comme à Split? Ou reste-t-on visiter la ville de Korcula qui semble pleine de charme? Deuxième choix, nous nous trouvons une magnifique chambre chez l'habitant avec vue sur la presqu'île, un vrai petit nid douillet; on s'embourgeoise... Et nous profitons de l'éclaircie de la soirée pour visiter la ville.

 
Le lendemain matin, le temps est toujoutrs maussade, au lieu de nous lancer dans une grande journée vélo, nous décidons de rester dans notre nid où nous sommes si bien et de faire avancer le site internet. A la mi-journée, le temps s'améliorant, nous sortons faire un petit tour de vélo sur la côte vers le village d'à côté qui, au dire de notre logeur, vaut le détour. Ce n'est pas un village comme on l'entend, mais plutôt un groupe de  maisons plus ou moins éparpillées, avec chacune leur carré de vignes ou d'oliviers et dans tous les champs les habitants de Korcula sont en train de bichonner leurs cultures. 
Vue sur la presqu'île de Peljesac / Toits de Korcula à la faveur d'une éclaircie

Influence vénitienne à Korcula / Les chats aussi apprécient l'éclaircie
 

Divin accueil à Kristanje

19 et 20 avril 2009,

Nous partons aujourd'hui du parc de Paklenica. Direction Dubrovnik, en passant par Split et par l'île de Korcula. Au moins deux journées de vélo de 70 km nous attendent jusqu'à Split. Nous sommes heureux de reprendre la route. Ce matin, ce sont les gouttes de pluie sous la tente qui nous réveillent. Ça commence mal! On remballe tout y compris notre lessive encore mouillée et l'on enfourche nos montures sous un ciel plus qu'incertain. Les paysages défilent. D'abord c'est une campagne arides et pierreuse avec la chaîne montagneuse du Velebit en toile de fond. Pour la première fois nous apparaissent les stigmates de la guerre: un panneau nous indique que le terrain est encore miné et l'on croise des maisons détruites et laissées à l'abandon. En choisissant de ne pas passer par la côte nous avons quitté la Croatie touristique. Plus aucune "zimmer", chambre à louer, plus aucun camping allemand. Dans la première bourgade que nous traversons, Obrovac, l'attitude curieuse des habitants à notre égard prouvent que peu de touristes empruntent notre itinéraire, de nombreux bâtiments de la ville sont en ruines, fenêtres cassées. Nous continuons notre route par une montée difficile de plus de 10km dans une grande forêt de charmes, toujours sous la menace d'une averse. A partir de là, nos seules rencontres sont de paisibles troupeaux de moutons. Ça et là quelques maisons, toutes sans toits, lugubres. Autant de spectres qui nous mettent mal à l'aise dans ce paysage rural et champêtre, qui devrait être paisible.
 
 
Nous apprendrons plus tard que la région que nous traversons était jadis la République serbe de Krajina. Pendant la guerre, les serbes et les croates se sont disputé ce territoire, se livrant chacun chacun à leur tour à un nettoyage ethnique. La plus grande ville où nous arrivons, Kistanje, semble déshéritée, là encore l'on croise des bâtisses mutilées laissées à l'abandon. Nous recherchons du carburant pour notre réchaud, sans quoi il nous faudra manger froid sous la fine pluie qui ne cesse maintenant de tomber. Aucune station service à l'horizon. Un petit "market" est ouvert, Pierre essaie d'y trouver de l'essence domestique. Notre recherche attise la curiosité des villageois et en moins de 15 minutes un attroupement se forme autour de nous. Pierre sort le réchaud pour justifier notre besoin d'essence (effectivement à vélo ça paraissait étrange à certains), on nous trouve un interprète à qui parler en anglais, il est visiblement éméché...Tous sont surpris lorsqu'ils apprennent que nous allons jusqu'à Dubrovnik en vélo, les conversations en croate et les rires fusent. Arrivent trois adolescentes qui parlent anglais, l'une d'entre elle se fait notre interprète officielle. De fil en aiguille elle finit par nous demander ou nous dormons. Nous expliquons que nous avons une tente. Un habitant nous propose alors de nous héberger, puis les jeunes filles nous proposent de nous amener chez les nonnes du village pour la nuit.
 
Nous nous laissons entraîner jusqu'à une maison. Notre interprète passe un coup de fil de son portable et apparaît à la porte une très sévère sœur. Un prêtre souriant et débonnaire la suit, il nous propose de parler allemand ou italien, malheureusement nous ne maîtrisons aucune de ces langues. Échanges de paroles entre la jeune fille et les deux membres de l'église. L'affaire est réglée nous sommes invités.  Nous pouvons laisser nos vélos dans le jardin et le prêtre nous conduit jusqu'à une jolie chambre avec deux petits lits, et une douche. La religieuse à la mine sévère nous a gentiment préparé les lits avec des draps propres  nous a prêté des serviettes et même des pantoufles! Elle nous propose de manger. Nous essayons de refuser, prétextant que nous avons notre nourriture mais nous voici déjà dans la salle à manger avec le prêtre. La télé est allumée sur le journal croate. Le père Nikolas nous invite à trinquer et débouche une bouteille de Chardonnay. Nous mangeons donc tous les trois en devisant dans un charabia d'italien. La religieuse, après avoir servi le repas (légumes, fromage et rôti froid) s'est esquivée. Ce soir nous dormons au chaud dans un lit... c'est le premier depuis 10 jours. Le lendemain c'est une autre religieuse, plus souriante, qui nous servira une "collation" que nous prendrons avec le prêtre, qui lui attaque dès le matin avec de la grappa (eau de vie) et des piments frais bien piquants. Nous repartons sous la pluie mais réchauffés par ce divin accueil à Kistanje.
 

Avec le père Nikolas devant un tableau représentant son village natal au Kosovo.
 
Heureusement le temps s'améliorant au fil de la journée et nous pouvons rouler près de 90km jusqu'en haut d'un col avant Split. Le lendemain, une nouvelle pluie déprimante tombe toute la journée. Elle retarde notre départ, accélère malheureusement notre visite de Split. Nous nous réfugions au sec pendant 3 heures sur le bateau qui nous mène à Korcula.

C'est pas la banane à Split.
 
Enfin au sec dansle bateau vers Korcula.

Paklenica

Du 14 au 18 avril 2009,

Il est près de 23h lorsque nous débarquons à Zadar, nous partons de nuit à la recherche d'un bivouac un peu hors de la ville. On a trouvé un coin au bord de l'eau, sous les pins mais nous ne sommes pas complètement rassurés car au loin nous apercevons des lumières de phares qui nous semblent un peu louches. Nous avons en fait dormi dans la banlieu chic de Zadar. De belles maisons (ou pas forcement si belles, disons clinquantes) jalonnent le bord de mer. Toute cette frange littorale est mitée par des constructions individuelles hétéroclites ou des programmes immobiliers d'habitats collectifs "luxury" (en France on parlerait de "standing"). Au secours le conservatoire de littoral!
Après les quartiers résidentiels nous revoilà en campagne. Campagne traditionnelle, des champs et des friches. Nous prenons un pique nique de luxe dans le petit port de Razanac : une omelette à la tomate que nous mangeons sur du pain. Les oeufs viennent d'un petit marché paysan rencontré sur la route.

 
Nous passons par un petit détroit entre la mer de Novigradsko et le canal de Velebistki. Un bel ouvrage d'art le franchit. Nous nous arrêtons quelques kilomètres plus loin et bivouaquons au dessus de la jolie route côtière sous un splendide coucher de soleil. Le relief est trop accidenté pour nous permettre de poser nos tentes. Nous dormons à la belle étoile sur une dalle de béton. Ce soir-là le menu est particulièrement élaboré. C'est notre dernier soir tous ensemble avec Mathieu et Letty. Nous confectionnons un couscous à la polenta (très étonnant, les Croates ne connaissent pas la semoule) avec de bon légumes du marché (carotte, céleri rave, persil rave, pois chiche que j'avais mis à tremper toute la journée dans une bouteille). Le dessert est une compote de pommes/bananes agrémentée d'ingrédients surprises que Letty et Mathieu ont dégottés à notre insu : des raisins secs, du rhum et de la cannelle. Qui a dit qu'on ne mangeait pas bien en camping?
 
 
Le lendemain, moins de 10 kilomètres nous conduisent jusqu'au parc national de Paklenica. Le parc est situé dans le massif du Vélébit, j'appprends avec intérêt que les deux canyons qui forment le parc s'inscrivent dans un environnement typiquement karstique qui induit un fontionnement hydrogrphique particulier. Il existe des zones où les cours d'eau sont perennes et quelques sources lorsque le karst est basé sur des sédiments impérméables. Ailleurs c'est un système complexe d'infiltration dans nombre de cavités souterraines. Une grande partie du débit ressurgit directement en mer Adriatique. Je repense à l'Huveaune, un cours d'eau qui m'a occupé trois ans et possède ces mêmes structures kartiques étonnantes et... bien peu connues. La structure géologique particulière permet aussi le développement d'un écosystème riche et varié. Je regrette de ne pas avoir mon guide de reconnaissance des arbres sous la main. Quant à la grimpe, c'est un véritable paradis. Le calcaire, bien adhérent voire abrasif, admirablement sculpté, offre de belles envolées en grandes voies de plus de 300 mètres.
 

Après seulement quelques heures au pieds des voies au fond du canyon, Laetitia et Mathieu doivent déjà nous quitter et prendre le chemin du retour. Nous perdons nos deux petites fées.
 
 
Nous nous installons dans un camping chez l'habitant où nous allons rester trois jours consacrés à l'escalade: une journée couenne, une journée pluie et une journée grande voie. Il faut bien rentabiliser cette corde et ces dégaines qui lestent les sacoches de Pierre. Il lui arrive même, ô sacrilège!, de maudire ce lourd matériel de temps en temps.
 
 
 

Ile de Cres

Du 11 au 13 avril 2009

Bac vers Cres

 

En haut du premier col / Ville de Cres

Fenêtre de Cres / Bourgeon de figuier / Mouillage à Mali Losinj

Activité ordonnée celeste et désordonnée au bivouac / La récompense est au bout du chemin


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